MOYEN INFAILLIBLE
DE FAIRE DIMINUER
LE PRIX DES BOIS
DE CHAUFFAGE,
Par le ciu Antoine^ Ingénieur.
Co. Z.
F!? c
Il y a plus de trente ans que j’ai com-
mencé à donner des Mémoires pour exciter
remploi de la Tourbe dans nos foyers \
on y a fait très-peu d’attention , sinon ^
cependant, que sur de plus pressantes ob-=
servations , rancienne Académie de Dijon
s’était occupée de faire elle-même les frais
d’une exploitation en ce genre , et elle lut
sur le point de faire venir de Plombières-
les-Bains , en prairial an 2 , le cit. Terrillon ,
qui était très-propre pour remplir ses vues.
L’Administration départementale prit , le 2
prairial an 3 , un arrêté à ce sujet. Le
Directoire du District en prit un également
le 29 prairial de la même année. La Mu-
nicipalité de Dijon fît de même, et toujours
ÏHENEW££RR¥
K U£RARY
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d’après mes Mémoires. On fît alors quelques
dispositions qui n’eurent point de suite.
A la séance du 4 germinal ari io j de
la nouvelle Académie de Dijon , ü fut dé-
libéré j d’après un nouveau Mémoire dont
je fis lecture j que nous ferions, M. Durande,
offîeiet’ de santé , et moi , une tournée sur
les endroits où j’avais vu des marais tour-
bierSi Nous reconnûmes, au mois de prairial
derniei‘, ceux qui bordent les ruisseaux de
Vosne , ceux qui entourent les étangs de
Satenay , et ceux qui accompagnent quelques
endroits du cours du ruisseau de Sansfond.
Le 5 floréal dernier , je me rendis sur
les marais de Perrigny-sur-rOgnon , avec
MM. Leschevin et Mallet, commissaires des
poudres > qui étant sortis des écoles des'
Mines , connaissent très-bien les Tourbières ;
nous y trouvâmes la plus grande abondance
de Tourbe, dont j’avais connaissance depuis
long-temps i
Noiis èh avons encore en quantité, lè
ioiig de là B'èze , de l’Albâiiè ^ de la Norge ^
du Cheron , de la Bofhüê , dë là Voùge ,
du Laùxoti , et d’autres coùfs d’eatii II y
eh a abondamment aux ëhvifonb de Cîteaux^
( 3 )
ét toute la J^laine de la Saône n^en a que
trop qui altère la qualité des prés.
La chaleüt* du feu de la Tourbe, Seul
cbaulFâge de toute la Hollande , chauffe
mieux qüe lé bols , à plus gi*and distancé ,
et est d’une plus longue durée. On tire de
cette matière une huile pour la lampe ^ pour
faire le savon , pour peindre , pour graisser
les voitures et pour d’autres besoins 5 on en
tire une eau styphique , excellente pour le
tanUage des cuirs.
Je ne conseille pas de défendre, comme
on a fait en Angleterre , l’usage du bois
dans les âppartemens et dans les cuisines j
mais je désirerais qu’il fût fait, par une
affiche générale , dans toutes les communes ,
une invitation pressante à quiconque vou»
drait , de tirer de la Tourbe , qui est une
terre noire et très-rembrunie , qu’on trouve
dans les marais 5 d’en charger de nombreuses
voitures , lorsque la matière aura été bien
desséchée^ et de l’eXposer en vente dans
nos villes'. Je Voudrais encore que les Ad-
ministrateurs forçassent l’emploi de ce corn-»-
bnstible dans les prisons, les hôpitaux ^
les corps-de-gai des , les brasseries , ete^
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, Par ce moyen , les quarante mille moules
de bois qui entrent à Dijon tous les ans ^
qui en font sortir la somme prodigieuse de
plus de 800,000 mille francs , seraient sin-
gulièrement diminues , à l’avantage de tous
les liabitans , et le prix du bois baisserait
considérablement.
A Duok, DE l’imprimEkis DS Carion.